Les Dires de Zeta: La Stérilité Mondiale


La baisse du taux de fertilité, causée par l’empoisonnement mondial au PCB, a été pour nous un sujet d’inquiétude lors de notre programme de reproduction. Un certain nombre de nos donneurs mâles sont carrément stériles, et n’osent pas se l’avouer à eux-mêmes. Ils disent à leurs copines avoir eu de la chance dans leurs aventures, mais ils angoissent secrètement de ne pouvoir devenir père. On voit apparaître des froncements de sourcil sur les visages des hommes de cette planète, et les femmes commencent à parler entre elles avec une certaine inquiétude.

Ce n’est pas un sujet franchement abordé dans la presse, et on le couvre de loin, si jamais on le couvre. La raison de ce ton mystérieux est liée à la cause même du problème, parce que ceux qui font les publications jouent au golf ou prennent leur petit déjeuner avec ceux qui en sont responsables, de sorte que l’on se tait sur tout. Pendant de nombreuses décennies, les industries les plus puissantes eurent à gérer ce qu’elles savaient être du poison. Nous vous parlons là du PCB, de ses dérivés, et de ses parents. C’était une raison économique. Les riches se tinrent à l’écart de ces poisons, et pensaient qu’ils en étaient ainsi complètement débarrassés, mais l’horreur qu’ils n’auraient jamais imaginé se produisit, les poisons s’échappèrent dans l’atmosphère, les eaux, le sol, bref partout. Alors même les riches virent leur fécondité chuter, mais eurent recours à ce problème douloureux par l’insémination artificielle ou l’adoption. Ce qu’ils cherchent encore à éviter aujourd’hui, ce sont les conséquences, et on fait donc le silence sur le résultat des recherches scientifiques sur le sujet, encore et toujours.

La cause de la stérilité est un phénomène bien connu - les poisons sont pris pour des hormones femelles par ceux qui les ingèrent sans les reconnaître, en les buvant tous les jours, en les mangeant au quotidien, et même en les respirant à chaque inspiration. Les autorités ont-elles le pouvoir de nettoyer le monde et de réparer le mal qu’elle ont fait? Non. Quel filtre possède l’homme qui pourrait laver l’océan d’un poison, ou aspirer le poison qui se trouve dans l’air, ou assainir le champ d’un fermier, et cela sur toute la planète? Il faut un antidote, et il n’existe pas l’ombre d’un antidote.

Aussi longtemps que les choses en resteront là, le sujet sera tenu au secret. Dans le même temps, ce problème s’aggrave, et menace de choquer un monde depuis longtemps habitué plutôt au problème de la surpopulation. Le jour où les hommes ne pourront plus féconder leurs épouses, même en essayant vaillamment, est tout proche. Et s’ils y parviennent, il n’en reste pas moins que les pleurs des nouveaux nés dans les couloirs des hôpitaux vont se raréfier considérablement, que les magasins spécialisés dans les produits pour enfants verront leurs prix plonger à toute allure, et que les écoles autrefois très fréquentées se demanderont où sont passés leurs inscrits. S’il n’y a pas de solution toute prête, le problème ne sera pas mis en évidence même si le temps presse, car les médias sont trop intimes avec ceux qui en endossent la responsabilité.