Les Dires de Zeta: Les Machines Pensantes


Un des objectifs de la recherche scientifique est de créer des robots si performants que l’humanité toute entière pourrait en quelque sorte s’apparenter à l’aristocratie et se faire obéir au doigt et à l’œil. Pour avoir un rôle efficace, les robots devraient savoir se réparer et se régénérer seuls, ou alors les uns les autres, c’est à dire se reproduire; être capable de s’adapter aux changements, c’est à dire apprendre; et, l’humanité ne se souciant désormais plus de rien, ils auraient à faire des déductions logiques, c’est à dire penser. Il ne resterait alors plus que les émotions à savoir les espérances, les sentiments, le désir et la rage, tous ces moteurs de l’action, pour séparer les robots des formes de vie sensibles. Dans leur quête de ce serviteur de rêve, les scientifiques jettent un regard jaloux sur les éléments biologiques, qui savent se reproduire, apprendre et penser. Mais les éléments biologiques portent toujours en eux la faculté de ressentir des choses. Même l’amibe montre des réactions de défense qui lui permettent de fuir et d’aller où elle veut.

Quelle est la direction à suivre? Est-ce que nous n’utilisons pas, nous les Zêtas, un puissant ordinateur pour le stockage des données et la communication entre les différents groupes orientés vers le Service-Envers-Autrui, et ce calculateur n’utilise-t-il pas de éléments biologiques? Nous comparons cela à l’usage que vous faites de la laine et du cuir, car les éléments biologiques que nous utilisons ne sont pas vivants. Ils ne savent pas se multiplier, ni se défendre ou encore aller où ils veulent. Ils n’ont pas de désir. Ils sont morts. C’est l’éthique à laquelle nous nous conformons pour créer les robots, mais ce ne sont pas des règles que nous avons établies juste pour nous-mêmes. Le Conseil des Mondes, qui surveille tous les risques d’asservissement d’une forme de vie intelligente par une autre, interdit l’usage de matériel biologique vivant comme composant de machines pensantes. Un robot qui saurait se reproduire, apprendre et penser et qui aurait des sentiments comme toute forme de vie serait alors vivant, et pourtant réduit à l’esclavage, car on effectuerait sûrement les contrôles nécessaires à empêcher que cette classe de serviteurs ne se soulève. On n’autoriserait donc pas des scénarios médiatiques tels que Les Veuves de Stedford, Terminator ou Star Trek à devenir réalité, même si les scientifiques de la 3ème Densité pouvaient y parvenir, ce qui est hautement improbable. Le fait que des personnes voudraient tenter l’expérience, dans la 3ème Densité où les âmes viennent pour déterminer leur orientation spirituelle, est une des raisons pour lesquelles les aptitudes sont limitées dans cette densité.

Pour résumer, l’humanité est trop bête pour créer une version propre et belle de vie sensible et intelligente. Une forme de vie qui, selon leurs désirs, ne tomberait jamais malade ni ne changerait d’avis, serait toujours agréable à regarder, serait parfaite au lit, anticiperait les besoins de l’homme, réparerait la voiture, serait en tout point honnête, des êtres qui seraient des crèmes mais ne regarderaient jamais leur maître de haut, et ne souffriraient jamais d’être négligés. Un rêve d’enfant.